TERME DE REFERENCES D’UN CONSULTANT POUR UNE ETUDE DE BASE SUR LE GESTION DES DECHETS SOLIDES DANS LE CADRE DU PROJET POUR LES SOLUTIONS BASEES SUR LA NATURE POUR LA RESILIENCE CLIMATIQUE ET HYDRIQUE DANS LES ZONES URBAINES ET PERIURBAINES DES VILLES DE BUKAVU ET UVIRA
L’urbanisation et la croissance économique mondiale constituent une « bombe à retardement » potentielle en termes de déchets générés. Selon la Banque mondiale (2018), 2 milliards de tonnes de déchets solides municipaux (DSM) sont produites chaque année et cela devrait atteindre 3,4 milliards de tonnes d’ici 2050 si rien ne change. Les décharges non contrôlées constituent déjà une source majeure de gaz à effet de serre (GES) et si nous continuons sur la voie actuelle, le secteur des déchets, en particulier des déchets alimentaires, pourrait représenter une charge de 8 à 10% des émissions anthropiques mondiales de GES d’ici à 2025. En outre, il est rejeté, chaque année, au moins 8 millions de tonnes de déchets plastiques qui aboutissent dans les océans (Jambeck et al. 2015).
La quantité des déchets générés augmente avec le développement socio-économique et la densification de la population des villes. Ce qui fait que les problèmes de santé publique et d’environnement deviennent plus courants. Une mauvaise gestion des déchets entraîne une accumulation de déchets orphelins et occasionne des points de rejet sauvages. Elle entraîne aussi l’augmentation des populations de rongeurs et d’insectes et l’incinération des déchets à ciel ouvert, impactant négativement sur la santé publique et l’environnement.
Par ailleurs, la gestion des déchets offre de grandes opportunités. En effet, la revalorisation des ressources diminue la dépendance vis-à-vis des importations de ressources, et réduit l’extraction des ressources naturelles. Elle améliore la qualité de vie et les revenus des plus pauvres et des plus démunis en leur offrant de nouvelles possibilités commerciales et elle peut même améliorer la qualité de vie des habitants en milieu urbain.
Si, au niveau des pays dits développés, de gros efforts sont entrepris pour maîtriser cette problématique de gestion des déchets, solides ou liquides, les pays du Sud peinent, en général, à mettre sur pied des programmes adéquats au bon management de déchets (Mindele, 2016). Cependant, à l’instar de l’Afrique du Nord, certains pays subsahariens tendent à limiter ou à contrôler leurs émissions par la construction des sites d’enfouissement technique ou des stations d’épuration des effluents. Nous pouvons citer, entre autres, les pays suivants : le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Rwanda, etc. La République Démocratique du Congo (RDC) est encore loin de se ranger parmi ces pays subsahariens qui tendent à élever la tête pour gérer comme il se doit, les déchets générés. A ce jour, il n’y a aucun site d’enfouissement technique; les déchets générés sont éparpillés, jetés ci et là, faisant des écosystèmes le principal réceptacle.
Dans toutes les villes congolaises, il s’observe un grand problème de gestion de déchets, notamment les déchets solides. Beaucoup de ces villes ne connaissent même pas les flux des déchets qu’elles génèrent. Si quelques villes du pays peuvent présenter des statistiques quant à ce, il s’agit bien souvent des estimations faites à partir de quelques données disparates, ou des suppositions plus ou moins gratuites. La ville de Bukavu est la première du pays à faire l’objet d’une recherche dont la visée était la caractérisation et quantification des déchets solides, en utilisant l’outil dit WaCT. Cette recherche a été facilitée par UN-Habitat et Tearfund et réalisée par la Mairie de Bukavu. Cette étude a révélé que la quantité de déchets produits dans la ville de Bukavu était de 898 tonnes de déchets par jour, dont seulement 63 tonnes arrivaient aux points d’élimination ou de dépotage, alors que les 835 tonnes restantes échouent quelque part dans la ville. Connaissant la topographie de la ville, le lac Kivu constitue, à coup sûr, le lieu d’accueil de ces polluants.
Outre les atteintes lacustres, les déchets non évacués obstruent les caniveaux et les égouts, provoquant des inondations, salissent le cadre de vie des habitants de Bukavu, dont le quotidien est sérieusement entaché. Jusqu’à ce jour, la gestion des déchets solides dans la ville, se limite à l’évacuation encore d’ailleurs très limitée des déchets solides et leur dépotage, métiers exercés par une vingtaine d’associations auxquelles la Mairie a fait la délégation du pouvoir, et ce par le truchement de sa Brigade d’Hygiène et Assainissement. Il n’y a quasi pas de traitement.
A Uvira, la situation est encore pire car cette dernière n’a même pas une équipe, au niveau administratif, chargée de l’assainissement, ni non plus de structures locales, comme à Bukavu, qui se donnent à cette tâche d’assainissement. Les lacs Kivu et Tanganyika sont sérieusement exposés aux phénomènes de pollutions, recevant quotidiennement d’importants flux.Il importe de noter que études scientifiques sur la gestion de déchets dans les deux villes restent encore fragmentaires. Ainsi, il s’avère nécessaire de faire un état de lieux global sur la gestion de déchets solides dans ces villes afin de proposer des stratégies de gestion durables pour leur gestion en faveur de l’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité de leurs populations, et de la diminution des dépôts des déchets dans les centrales hydroélectriques pour le cas de la ville de Bukavu.
2. DESCRIPTION DE L’ACTIVITÉ
L’objectif global de ce projet est de mener les études de base sur la gestion des déchets solides urbains dans les villes de Bukavu et d’Uvira. Les activités spécifiques liées à cette étude sont les suivantes:
1) Développer la méthodologie qui sera utilisée pour mener l’étude et le présenter à WRI pour son appréciation.
2) Faire un état des lieux général de la gestion des déchets dans les communes de ces deux villes;
3) Évaluation du niveau de connaissance des populations sur la gestion des déchets solides et leurs impacts sur l’environnement.
4) Analyse des parties prenantes (associations) en termes de zonage.
5) Évaluer qualitativement et quantitativement les flux des déchets solides générés par leur caractérisation au regard des entités productrices (ménages, hôtels, usines, marchés, abattoirs, hôpitaux, etc.);
6) Évaluer la gouvernance de la gestion des déchets solides dans la ville de Bukavu et Uvira;
7) Inventorier et caractériser les services de gestion et les différentes parties prenantes impliquées dans la gestion des déchets solides au niveau de ces deux villes;
8) Produire un rapport de l’étude qui incluent la localisation des sites prioritaires pour la gestion des déchets solides (collecte et recyclage) ainsi qu’un plan de gestion des déchets solides dans les deux villes concernées par l’étude.
Cette étude impliquera des observations sur terrain et des enquêtes structurées auprès des informateurs clés au niveau des quartiers des villes de Bukavu et Uvira.
La prestation des services sera d’une durée de 16 semaines à compter de la date de signature du contrat entre WRI et le Consultant.
Le postulant doit avoir une équipe multidisciplinaire ou être une institution de recherche avec expérience dans le domaine de la recherche socio-économique. Le Consultant doit prouver qu’il a amené des études similaires et avoir une expérience de travail avec des organisations internationales ou au moins 3 partenaires financiers dans la Province du Sud-Kivu en général, et dans la zone du projet (Bukavu et Uvira) en particulier. Par ailleurs, le Consultant doit avoir des qualités suivantes : Solide expérience dans la conception et la mise en œuvre de recherches environnementales avec un accent sur les déchets ; l’évaluation et l’établissement de rapports ; Solide expérience en analyse environnementales; Expérience dans la conception et l’animation de différents types de réunions et d’ateliers en utilisant une variété de méthodologies et d’approches participatives d’apprentissage des adultes.; Bonnes compétences en communication interpersonnelle.
Le consultant sélectionné travaillera en étroite collaboration avec les représentants désignés par WRI. Tous les livrables seront produits en français ou en anglais et leurs rapports seront partagés à WRI pour examen et approbation.
Le candidat est libre de proposer une d’équipe pour la mise en œuvre des activités en rapport avec le contrat. Cependant, leurs hommes-jours doivent être clairement justifiés dans l’offre technique et financier. Le candidat doit décrire dans sa son offre technique le rôle de chaque expert impliqué dans la mise en œuvre des activités de l’étude. Étant donné que le candidat sélectionné doit travailler en étroite collaboration avec les communautés locales, les membres de son équipe doivent parler couramment le Swahili et le Français, avec au moins un membre de son équipe parlant l’anglais.
Les candidats doivent fournir les informations suivantes :
L’offre technique : L’offre technique doit indiquer la compréhension du projet à mettre en œuvre, la preuve d’avoir entrepris des missions similaires, des méthodologies claires pour chaque composante décrite dans les TdR, le plan de travail proposé, la composition de l’équipe pour mettre en œuvre les activités, ainsi que les détails et les CV des membres de l’équipe proposés.
Proposition financière : L’offre financier doit préciser un budget en dollars américains suivant le format du budget annexé à ces TDR (voir annexe 1), y compris les frais de consultation et tous les coûts associés, à savoir les billets d’avion, les frais de déplacement, les repas, l’hébergement, les taxes, etc. Veuillez noter que le coût de préparation d’une proposition et de négociation d’un Le contrat, y compris tout déplacement connexe, n’est pas remboursable en tant que coût direct de la mission.
Les dossiers reçus des candidats seront évalués sur base de leur conformité par rapport aux termes de référence (TDR) pour l’activité selon les critères suivants :
CRITERES | POINTS (Max.) |
|
|
Compréhension démontrée de la mission avec des méthodologies claires de tous les aspects pertinents des termes de référence | 25 |
Présence des sites mis en place dans la ville de Bukavu pouvant démontrer les capacités et l’expertise du candidat (accord de collaboration avec la Mairie constitue un atout) | 20 |
L’équipe proposée est-elle composée d’experts thématiques possédant des qualifications pertinentes et une expérience avérée dans les domaines requis.
|
15 |
Plan de travail- calendrier des activités | 15 |
|
|
Clarté de la structure des coûts par rapport (personnel, matériel, déplacements et autres frais)
|
15 |
Affectation claire des ressources financières par rapport aux diverses activités | 10 |
TOTAL | 100 |
10. DEVISE DES TARIFS ET PRIX PROPOSES
Tous les tarifs et prix soumis par le demandeur doivent être en dollars américains.
11. DEPOT DE LA CANDIDATURE
Les candidatures doivent être soumises à Isère Ormille Mafodjui, Senior Finance & Operations Manager ([email protected]), World Resources Institute (WRI), avec copie à Elie Hakizumwami ([email protected]), WRI-RDC, Country Manager et à Marc Manyifika ([email protected]) avant le 17 mars 2024, à 17h00, heure de Kinshasa.
12. À PROPOS DE WRI
Fondé en 1982, le World Resources Institute (WRI) est une organisation de recherche mondiale indépendante à but non lucratif qui transforme les grandes idées en actions à la croisée de l’environnement, des opportunités économiques et du bien-être humain. Nous nous efforçons de relever sept défis critiques que le monde doit surmonter au cours de cette décennie pour garantir un avenir durable aux populations et à la planète : le changement climatique, l’énergie, l’alimentation, les forêts, l’eau, les villes durables et l’océan. WRI compte un effectif mondial de plus de 1 800 personnes travaillant dans 60 pays. Nous avons des bureaux en Afrique, au Brésil, en Chine, en Europe, en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Colombie et aux États-Unis, ainsi qu’une présence croissante dans d’autres pays et régions.
Le fondement de notre travail consiste à fournir des recherches, des données, des cartes et des analyses de haute qualité pour résoudre les plus grands défis mondiaux en matière d’environnement et de développement international et améliorer la vie des gens. Nous travaillons avec des dirigeants du gouvernement, des entreprises et de la société civile pour mener des actions ambitieuses et créer des changements sur le terrain. Tout aussi important, nous rassemblons des partenaires pour développer des idées révolutionnaires et des solutions à grande échelle pour un impact profond et durable.
Notre mission et nos valeurs :
La mission du WRI est d’amener la société humaine à vivre de manière à protéger l’environnement de la Terre et sa capacité à répondre aux besoins et aux aspirations des générations actuelles et futures.
Nos valeurs sont des idéaux partagés qui nous unissent : Intégrité, Innovation, Urgence, Indépendance, Respect.
Notre culture:
WRI s’engage à faire progresser l’équité de genre et sociale pour le bien-être humain dans notre mission et applique ce principe à nos pratiques organisationnelles et programmatiques. Nous nous engageons à offrir l’égalité des chances en matière d’emploi, nous acceptons toute diversité et encourageons les femmes, la communauté LGBTQ+, les personnes handicapées, les personnes d’ascendance africaine et les peuples autochtones à postuler. Reconnaissant notre fort engagement en faveur de l’égalité des sexes, WRI a également obtenu la certification EDGE.
WRI RDC:
Depuis 2006, WRI dispose d’une équipe multidisciplinaire en RDC qui travaille pour garantir que la sauvegarde des forêts restantes et la restauration des terres dégradées apportent de multiples victoires : croissance économique et emplois, sécurité alimentaire, réduction de la pauvreté, en particulier pour les groupes vulnérables et les femmes, conservation de la biodiversité et la restauration des services écosystémiques, l’approvisionnement durable en bois-énergie et les avantages culturels ainsi que les avantages environnementaux importants liés à la séquestration du carbone et au contrôle des catastrophes (érosion, inondations, glissements de terrain, etc.), à une plus grande capacité en eau et à une meilleure fertilité des sols. Cela se fait à travers : L’application de la loi, en travaillant avec les administrations forestières pour développer l’Atlas forestier, en fournissant une formation sur terrain et une assistance technique pour collecter, compiler et gérer les données SIG dans la base de données de l’Atlas forestier, en compilant les informations sur les attributs pour les allocations d’utilisation des terres, y compris les concessions forestières, les forêts communautaires et les aires protégées ; la promotion des concessions forestières des communautés locales (CFCL) ; appui à l’élaboration de la feuille de route pour l’amélioration de la gouvernance de la chaîne d’approvisionnement en bois-énergie en mettant l’accent sur les villes ; le développement d’un programme intégrée transfrontalier de restauration des paysages et gestion des ressources en eau pour un développement résilient; et la promotion de la résilience des villes aux catastrophes liées aux changements climatiques et à la mauvaise gestion des déchets à travers la mise en œuvre des solutions basées sur la nature.
Annexe 1 :
Titre de l’appel d’offres | ||||||
Nom du vendeur/entrepreneur | ||||||
|
||||||
Instructions : | Veuillez fournir une ventilation détaillée de votre budget prévisionnel, en précisant le type d’unité, le nombre et le coût total de chaque ligne budgétaire. Des lignes supplémentaires pour la ventilation détaillée peuvent être ajoutées si nécessaire. | |||||
Une estimation des ressources nécessaires pour mener à bien les activités doit être fournie par les fournisseurs. Toutefois, une fois le budget validé par le WRI, la compensation sera versée sous la forme de paiements fixes basés sur la réception et l’acceptation par le WRI des produits livrables – et non sur le nombre de jours/heures effectivement travaillés ou sur les dépenses encourues. Toutes les dépenses (équipements, véhicules, matériels, fournitures, consommables, moyens de communication, assurances, frais de déplacement, etc.) nécessaires à l’exécution du service, y compris les frais de déplacement, les frais de mission, etc. | ||||||