Evaluation finale projet de résilience face aux risques d’inondations dans la province du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé au Tchad

Chad
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JOB DETAIL

Evaluation finale projet de résilience face aux risques d’inondations dans la province du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé au Tchad

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Projet

Renforcement de la résilience des communautés et des institutions publiques locales face aux risques d’inondations dans la province du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé.

Numéro de contrat projet

ECHO/-AF/BUD/2021/92000

Zone, pays

Mayo Kebbi Est et Tandjilé, Tchad

Date de soumission limite

Période prévue de l’évaluation

Novembre 2023- Janvier 2024

Ce projet a été mis en œuvre par la Croix-Rouge française et la Croix-Rouge luxembourgeoise grâce au soutien de l’Union européenne.

  1. Introduction

    1.Contexte

Le Tchad, pays situé en Afrique centrale, est confronté chaque année aux effets néfastes du changement climatique. Le pays est particulièrement vulnérable aux aléas naturels, notamment les inondations, en raison de sa géographie et de ses conditions climatiques. Les inondations saisonnières représentent une menace majeure pour les communautés locales, provoquant des pertes matérielles significatives malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires.

Les inondations sont un problème récurrent au Tchad, touchant de nombreuses régions du pays, y compris la province du Mayo Kebbi Est et la Tandjilé. La fréquence et l’intensité des inondations ont augmenté ces dernières années en raison des variations climatiques. Ces inondations ont des conséquences graves sur les populations locales, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la santé.

Sur le plan humanitaire, les inondations ont un impact significatif sur les communautés locales. Les populations vulnérables, déjà confrontées à des défis socio-économiques importants, sont les plus touchées. Les inondations entraînent des déplacements de populations, la destruction de logements, la contamination de sources d’eau, la propagation de maladies hydriques et une augmentation des besoins humanitaires.

En 2020, de fortes pluies ont provoqué des inondations majeures, affectant près de 400 000 personnes dans 19 provinces du pays. La province du Mayo-Kebbi Est a été l’une des plus durement touchées, avec plus de 34 000 sinistrés. Ces inondations ont nécessité une réponse humanitaire d’urgence. Les leçons tirées de cette intervention ont montré la nécessité de renforcer la résilience des communautés et des institutions locales face à ces risques récurrents.

Dans ce contexte, le projet « Renforcement de la résilience des communautés et des institutions publiques locales face aux risques d’inondations » a été conçu pour répondre aux besoins urgents de prévention, de préparation et de réponse aux inondations dans la province du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé. Cette évaluation vise à analyser l’efficacité et l’impact de ce projet dans un contexte où les risques d’inondations persistent et demeurent un aléa majeur au Tchad, comme cela a pu être constaté avec les inondations de de 2022.

2. Historique de l’intervention de la Croix-Rouge française au Tchad sur la thématique des inondations

La Croix-Rouge française (CRF) intervient au Tchad depuis les années 1970, et dispose d’une délégation permanente depuis 1998. Elle a depuis 2006 une représentation sous régionale, basée à Dakar, chargée de la gestion opérationnelle des délégations d’Afrique de l’Ouest et du Lac Tchad. La CRF s’inscrit dans la dynamique du Mouvement Croix-Rouge/Croissant-Rouge (CR/CR) par la concertation permanente sur les questions de stratégies d’intervention complémentaires en lien avec ses partenaires présents sur place, à savoir la Croix-Rouge du Tchad (CRT), la Croix-Rouge luxembourgeoise (CRL) le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), et la Croix-Rouge italienne (CRI).

Les premières actions menées par la CRF au Tchad ciblaient l’accès à l’eau et l’assainissement de la capitale, puis dans la région du Logone Occidental et du Mandoul. La CRF est ensuite intervenue dans la région du Batha, depuis 2010, pour lutter contre la malnutrition aiguë. A l’époque, la délégation intervenait dans 44 centres de santé (CdS) correspondant à sept districts selon le nouveau découpage sanitaire. A partir de 2019, la CRF/CRT a réduit sa zone d’intervention touchant dorénavant 11 centres de santé (CdS) dans deux districts sanitaires (Ati et Koundjourou). Ainsi le projet Préparation et gestion de pics de malnutrition aiguë dans les structures sanitaires de la province du Batha financé par la DG ECHO a pris fin en décembre 2021.

Dans la province du Mayo Kebbi Est et dans la ville de N’Djamena (7ème et 9ème arrondissement), la CRF a mis en œuvre conjointement avec la CRT le projet de Renforcement de la résilience des populations et des institutions locales face aux risques de Catastrophes dans les zones rurales et urbaines du Tchad dans les provinces du Mayo Kebbi Est et de N’Djamena qui a pris fin le 31 octobre 2020.

Dans les 8ème et 10ème arrondissements de la ville de N’Djamena, un projet dénommé « Renforcement de la prévention de la maladie à coronavirus dans les communautés urbaines du 8ème et 10ème arrondissements – N’Djamena (District sanitaire N’Djamena Est) » financé par le Centre de crise et de soutien (CDCS) a été mis en œuvre dans la cadre de la réponse au COVID 19 couvrant la période de mai au 31 Décembre 2020.

Par ailleurs, dans le cadre du renforcement de la CRT, deux projets financés par la Croix-Rouge Britannique ont été exécutés et ont pris fin en 2022. Il s’agit de projets de Renforcement des capacités de la Croix Rouge du Tchad à la « préparation aux Transferts Monétaires (TM) » et « renforcement des capacités de la CRT dans le secteur de la sécurité alimentaire et moyens d’existence (SAME) ».

D’octobre 2022 à août 2023, la CRF a mis en œuvre le projet d’Assistance aux sinistrés suite aux inondations dans les provinces du Mayo Kebbi Est (MKE). Ce projet visait à améliorer l’accès des populations affectées par les inondations dans la province du MKE aux services sociaux de base (eau, hygiène, assainissement, santé, abris/AME) et à la sécurité alimentaire et moyens d’existence.

Actuellement, la CRF met en œuvre avec les autres partenaires du mouvement présent au Tchad, le projet Partenariat Programmatique Pilote financé par la DG ECHO. Le premier résultat de ce projet portant notamment sur la gestion des risques de catastrophes est implémenté dans le MKE et la Tandjile (TDJ) en partenariat avec la CRT.

Quant à la Croix Rouge du Luxembourg (AICRL), elle a débuté son intervention au Tchad en juillet 2018, suite aux conflits intercommunautaires qui ont eu lieu à Paoua, en République Centrafricaine (RCA). Ainsi, l’AICRL apparaît comme un partenaire incontournable de l’aide humanitaire au Tchad, et contribue à l’assistance des personnes vulnérables victimes des conflits armés. Un accent particulier est mis sur l’utilisation du savoir-faire communautaire pour assurer la maintenance et la réparation des abris par les bénéficiaires. Grâce à une expertise reconnue en abri/shelter, l’AICRL intervient en complémentarité thématiques à la CRF, comme en témoigne son association à la CRF et la CRT pour assister les sinistrés des inondations de la TDJ.

3. Présentation du projet

Objectif général

Contribuer au renforcement des capacités des communautés, des institutions locales et de la CRT en prévention, préparation et réponse aux inondations.

Objectif spécifique

OS1 : Renforcer la connaissance des risques via la mise en place d’équipes d’Intervention communautaire qui bénéficieront d’un paquet de formation leur permettant au mieux d’être opérationnels.

OS2 : Renforcer au niveau communautaire le SAP existant afin de contribuer à une meilleure surveillance suivi et diffusion des alertes relatives à la remontée des eaux du fleuve.

OS3 : Renforcer les capacités de réponse de la CRT et des institutions tchadiennes par le renforcement de leurs plans de contingence à tous les niveaux (CDRT, BDRT, formation DREF),la dotation en stocks de contingence et de matériels, par la formulation d‘un Protocole d’Actions Précoces afin de mieux anticiper les effets des inondations potentielles.

Résultats attendus

Résultat 1 : Les connaissances des communautés et des institutions publiques locales sur les risques d’inondation sont renforcées.

Résultat 2 : Le dispositif de surveillance et la prévision des aléas ainsi que le renforcement des mécanismes de diffusion des alertes sont renforcés.

Résultat 3 : Les capacités de réponses des communautés, des institutions publiques locales et de la Croix-Rouge du Tchad sont renforcées pour faire aux risques d’inondations.

Résultat 4 : Les populations de la province de Tandjilé affectées par les inondations et vents violents reçoivent une assistance dans les secteurs de la santé, d’eau, hygiène assainissement, abris/AME, sécurité alimentaire et moyens d’existence.

Activités principales

Activités du résultat 1 :

  • R1 – A1 : Réalisation d’une enquête CAP (Connaissances Attitudes Pratiques) initiale et une finale
  • R1 – A2 : Atelier de leçons apprises sur l’impact des inondations précédentes
  • R1 – A3 : Constitution et Formation de 10 Équipes d’Intervention Communautaires (EIC)
  • R1 – A4 : Dotation d’équipements aux EIC : Pour les travaux de mitigation, les activités de sensibilisation
  • R1 – A5 : Réalisation d’Évaluation des Vulnérabilités et des Capacités et des Plans Communautaires de Réduction des Risques dans les communautés ciblées par le projet
  • R1 – A6 : Réalisation de petits travaux de mitigation dans les villages et quartiers ciblés
  • R1 – A7 : Initiations à la GRC des communautés et des établissements scolaires
  • R1 – A8 : Diffusion des informations sur l’aléa inondation par les institutions étatiques
  • R1 – A9 : Développement d’Activités Génératrices de Revenus
  • R1 – A10 : Formations et sensibilisation sur les bonnes pratiques de construction

Activités du résultat 2 :

  • R2 – A1 : Organisation d’ateliers sur la mise en œuvre du SCAP
  • R2 – A2 : Formations des EIC pour intégrer le SCAP
  • R2 – A3 : Dotation des EIC en équipement pour la mise en œuvre du SCAP
  • R2 – A4 : Surveillance, Suivi et diffusion des alertes de la montée des eaux du fleuve

Activités du résultat 3 :

  • R3 – A1 : Elaborations de scénarii (Plan de contingence provincial face aux inondations)
  • R3 – A2 : Renforcement des mécanismes de coordination
  • R3 – A3 : Préparation de « package » pour la réponse
  • R3 – A4 : Formation et l’équipement des premiers intervenants
  • R3 – A5 : Phases de test (simulation)

Activités du résultat 4 :

  • R4 – A1 : Distribution d’outils de construction
  • R4 – A2 : Sensibilisations de la communauté sur les bonnes pratiques de construction
  • R4 – A3 : Distribution des articles ménagers essentiels
  • R4 – A4 : Appui à la réhabilitation des points d’eau
  • R4 – A5 : Distribution de kits d’hygiène/dignité
  • R4 – A6 : Traitement des points d’eau
  • R4 – A7 : Identification des artisans réparateurs des points d’eau et appui en outils
  • R4 – A8 : Sensibilisation à la promotion d’hygiènes
  • R4 – A9 : Donation de cash Transfer
  • R4 – A10 : Appui à la prise en charge sanitaires des blessés

Dispositif de Suivi-Évaluation

Le suivi de l’action s’est fait sur la base d’un dispositif global qui a impliqué et responsabilisé l’ensemble des parties prenantes du projet, soit les membres du Mouvement impliqués (CRF/CRL/CRT). Les équipes de gestion et d’encadrement de la CRF/CRT en coordination ont également participé au suivi de l’action. Des visites terrain en collaboration avec les directeurs techniques de la CRT ont été conduites afin de suivre et d’évaluer le niveau d’avancement des activités. Une approche « Ne pas Nuire » a été adoptée par l’ensemble des partenaires sur la zone d’intervention. Les distributions (outils, kits AME, kits de dignité, cash), ont fait l’objet d’enquêtes post-distribution (PDM) réalisées auprès d’un échantillon représentatif des ménages bénéficiaires afin d’apprécier la satisfaction des bénéficiaires, la qualité des kits reçus, l’utilisation de ceux-ci, ainsi que le processus de distribution.

Un appui a été apporté par le référent technique GRC dans la mise en œuvre, le suivi des activités, le monitoring, le renforcement du système de suivi évaluation, la création/amélioration d’outils de suivi et de base de données, etc. Une visite terrain a été effectuée par ce dernier au cours de la mise en œuvre. Sur les volets supports et gestion, les responsables géographiques et les services supports du siège (contrôle de gestion, logistique, relations avec les partenaires) ont apporté leur appui à la mise en œuvre du programme.

Sur la méthode de monitoring :

  • Un point hebdomadaire technique et statistique était effectué avec les équipes CRF/CRT pour évaluer les activités et déterminer les besoins à venir.
  • Des réunions mensuelles avec les équipes projet pour discuter du niveau d’avancement des activités, des indicateurs, des difficultés rencontrées et pour déterminer la planification mensuelle à venir.
  • L’Outil de Suivi Opérationnel (OSO) des activités du projet a été utilisé pour le suivi des indicateurs, l’avancement du projet et pour le pilotage du projet.
  • Un suivi budgétaire était réalisé de manière régulière afin d’analyser le niveau de consommation du budget en rapport avec les activités réalisées.
  • Un rapport de supervision assorti de recommandations était produit et mis à la disposition de l’équipe technique après chaque supervision formative.
  • Des ateliers de concertations ont été organisés : il s’agissait de réaliser un atelier de démarrage du projet, un atelier à mi-parcours et un atelier en fin de projet pour la capitalisation des acquis.
  • Une visite de monitoring projet a été réalisée par l’assistant technique de la DG ECHO.

Trois enquêtes sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP initiale, intermédiaire et finale) ont été conduites pour :

  • Mesurer le niveau d’amélioration des connaissances des communautés sur les thématiques du projet ;
  • Apprécier le mécanisme d’adaptation (attitudes) des communautés face aux manifestation des risques de catastrophe ;
  • Evaluer les pratiques communautaires (action d’anticipation) pour mitiger l’impact des aléas.

Groupes cibles / Bénéficiaires

Nombre de bénéficiaires uniques

  • Total : 296.101 ; Femmes : 149.610 ; Hommes : 146.491

Nombre de bénéficiaires uniques souffrant d’un handicap

  • Total : 474; Femmes : 233 ; Hommes : 241

Province du Mayo Kebbi Est

  • Volontaires superviseurs CRT: 10
  • Équipe d’intervention communautaire : 150
  • Les enseignants des lycées et collèges : 100
  • Les élèves des lycées et collèges : 4492
  • Membres de la communauté bénéficiaires de l’initiation à la GRC : 500
  • Membres de la communauté couverts par le système communautaire d’alerte précoce : 83 402
  • Membres de la CRT : 30
  • BDRT : 30
  • Bénéficiaires de kits NFI : 1201

Province de la Tandjilé (39 613 personnes équivalent à 6 602 ménages)

  • Secteur de l’abris/NFI : 10 993
  • Secteur eau, hygiène et assainissement : 12 000
  • Secteur de cash Transfer : 4620
  • Secteur de la santé: 12000

Partenaires opérationnels

Croix-Rouge du Tchad, Croix-Rouge Luxembourgeoise

Partenaires financiers

Union Européenne

Dates de mise en œuvre

01/05/2021 au 31/12/2023

2. Objectif général de la mission d’évaluation

  1. Justification de l’évaluation

L’objectif général de cette évaluation est de fournir une analyse complète et rigoureuse de la pertinence, de l’efficacité, de l’efficience, de la cohérence, de l’impact et de la durabilité du projet intitulé « Renforcement de la résilience des communautés et des institutions publiques locales face aux risques d’inondations dans la province du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé. »

Plusieurs raisons justifient la réalisation de cette mission d’évaluation :

  • Appréciation objective du projet : Au terme de ce projet, il est essentiel de mettre en place une évaluation finale externe afin d’assurer une appréciation objective et approfondie de ses résultats. Cette évaluation permettra de fournir une vue d’ensemble impartiale et basée sur des preuves des réalisations du projet, en mettant l’accent sur les leçons apprises et les succès obtenus. Cette évaluation fournira une compréhension plus complète de l’efficacité des stratégies mises en œuvre, de la pertinence des activités réalisées et de la mesure dans laquelle les objectifs initiaux ont été atteints. Ces informations seront cruciales pour démontrer la valeur ajoutée apportée par le projet aux différentes parties prenantes.
  • Identification des domaines d’amélioration : En outre, une évaluation finale externe permettra d’identifier les domaines où des améliorations peuvent être apportées. Les enseignements tirés de cette évaluation aideront à orienter la conception et la mise en œuvre de projets futurs en tirant parti des meilleures pratiques notamment en matière gestion des risques de catastrophe et de préparation des communautés à faire face aux inondations et ce, en évitant les erreurs passées.
  • Renforcement de l’apprentissage organisationnel et de la redevabilité : Par ailleurs, la réalisation de cette évaluation permettra également de renforcer la capacité d’apprentissage et de redevabilité vis-à-vis des parties prenantes, ainsi que de valoriser leurs contributions et leurs résultats. Les activités d’évaluation telles que l’évaluation finale permettent : l’apprentissage institutionnel de la CRF, l’apprentissage de ses partenaires, de mesurer la responsabilité de la CRF et la redevabilité vis-à-vis des bailleurs de fonds (CRF, MOPI). L’évaluation permettra en effet de capitaliser les connaissances acquises pendant la mise en œuvre du projet. Elle permettra de documenter davantage les bonnes pratiques, les leçons apprises et les défis rencontrés, fournissant ainsi une base solide pour l’amélioration continue des interventions futures. En choisissant de réaliser une évaluation finale externe, nous démontrons notre engagement envers la redevabilité et l’apprentissage continu.
  • Référence aux principes de qualité du Mouvement de la Croix-Rouge en général et à ceux de la Croix-Rouge française en particulier : Pour la Fédération Internationale des Société de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, une évaluation finale externe doit être réalisée pour toute intervention du Secrétariat dont le budget dépasse un million de francs suisses ; s’agissant particulièrement de la CRF, 100% des projets d’une durée minimale de 24 mois, ou d’une succession de projets d’au moins 36 mois doivent intégrer une évaluation finale interne ou externe (Cadre Qualité- SERA, 2022). L’évaluation s’inscrit donc dans le cadre des principes d’évaluation de la Croix-Rouge Française (CRF), visant à garantir la qualité, la transparence et la redevabilité de ses actions.
  • Contexte de risques persistants : Le Tchad reste vulnérable aux inondations, avec des risques persistants pour les populations locales. Il est essentiel de s’assurer que les interventions de la Croix-Rouge restent pertinentes et efficaces dans ce contexte.

Par ailleurs, aucune évaluation spécifique de ce projet n’a été réalisée jusqu’à présent. Cependant, des évaluations antérieures de projets similaires dans la région ont permis de tirer des enseignements importants, notamment lors des inondations de 2020. Les résultats de ces évaluations ont contribué à la conception et à l’ajustement du projet actuel. Cette évaluation vise donc également à compléter ces connaissances en se concentrant spécifiquement sur les résultats des leçons apprises et les bonnes pratiques du projet actuel, tout en prenant en compte l’évolution du contexte et des besoins des communautés locales. Elle servira également à éclairer les décisions futures en matière de réduction des risques d’inondations dans la région du Mayo Kebbi Est et de la Tandjilé, en mettant en lumière les domaines où des améliorations sont nécessaires et en identifiant les bonnes pratiques à maintenir.

3. Objectif(s) spécifique(s) de l’évaluation

Les différents champs d’analyse qui doivent être couverts par l’évaluation sont les suivants :

  1. Une appréciation de la conformité aux principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au code de conduite et à la Stratégie 2020 de la Fédération.
  2. Une analyse de la pertinence de la stratégie utilisée, des objectifs de l’opération, du choix des bénéficiaires : les objectifs de l’action correspondent aux priorités, besoins et attentes des bénéficiaires, aux politiques du pays, des partenaires (et notamment à la stratégie de la Société nationale hôte) et bailleurs
  3. Une analyse de l’efficacité des activités en termes qualitatifs et quantitatifs.
  4. Une analyse de l’efficience (rapport coût / efficacité) dans la mise en œuvre des activités dans les domaines suivants :

La planification et la réalisation des activités (notamment le nombre de bénéficiaires)

La stratégie mise en œuvre

Les composantes majeures de l’opération telles que le personnel, la logistique, la tenue des comptes, la sélection des bénéficiaires, la pertinence de l’aide dans le contexte des pratiques locales

  1. Une évaluation du degré de couverture des activités par rapport aux besoins identifiés initialement et aux besoins avérés en cours et en fin d’activité.
  2. Une analyse de l’impact du projet sur les bénéficiaires, notamment leur niveau de vie et leur environnement et des effets à long terme, positifs et négatifs, directs ou indirects, induits par l’action, directement ou non, intentionnellement ou non.
  3. Un examen de la cohérence ou de la contradiction de la stratégie d’intervention avec les politiques du pays et les autres acteurs incluant autorités, humanitaires et bailleurs de fonds
  4. Un examen de la durabilité et interconnectivité des activités.
  5. Une appréciation de la participation des bénéficiaires dans la conception, la réalisation et le suivi du projet.
  6. Une appréciation du niveau de renforcement des capacités des partenaires locaux de la Croix-Rouge française dans la zone d’opération.
  7. Une appréciation du niveau de visibilité de la Croix-Rouge française, de la Société nationale hôte et du bailleur dans la zone d’opération parmi les bénéficiaires, les partenaires, les autres intervenants et les autorités.
  8. Une appréciation de la prise en compte des questions de genre, de l’environnement et de la promotion des droits de l’homme.

D’autre part, l’évaluation va s’attacher à la formulation des leçons apprises dans le cadre de la mise en œuvre du projet ainsi qu’à l’élaboration de recommandations visant l’amélioration des activités présentes et futures.

4. Méthodologie

L’évaluateur effectue sa mission en différentes étapes :

  1. Phase de cadrage :
  • Recueil et compilation d’informations issues de données secondaires et des informations disponibles pour en assurer une synthèse (revue documentaire, etc.)
  • Analyse de la logique d’intervention du projet (sur base du cadre logique)
  • Développement et validation des questions évaluatives finales
  • Identification des acteurs clés à rencontrer
  • Elaboration et validation de la note méthodologique
  • Préparation des outils de collecte de données primaires (entretiens, questionnaires, focus group, enquêtes, etc.)

2. Phase de collecte des données terrain

  • Déplacement sur le terrain sur le lieu de mise en œuvre du projet
  • Collecte des données primaires, sur base de la méthodologie et des différents outils développés, de façon participative avec les différentes parties prenantes, spécifiquement les communautés

3. Phase de restitution

  • Organisation d’ateliers de restitution avec les différentes parties-prenantes externes, incluant les communautés pour présenter ses principales conclusions et recommandations afin d’avoir un premier retour et d’affiner l’analyse
  • Organisation d’ateliers de restitution avec les équipes internes pour validation des conclusions et recommandations de façon participative (niveau sous-Délégation, Coordination et Siège)
  • Hiérarchisation des conclusions et recommandations
  • Finalisation du rapport d’évaluation et de ses annexes, en collaboration avec ses différents interlocuteurs

L’évaluateur est libre d’adapter, de proposer la méthodologie lui paraissant pertinente, après l’accord du responsable de l’évaluation du côté de la Croix-Rouge française. Il veillera à présenter l’approche proposée dans le cadre de son offre technique.

5. Chronogramme

  • Temps de travail avant la période de terrain
  • Briefings Siège et terrain
  • Réunions de cadrage
  • Revue documentaire approfondie
  • Finalisation de la méthodologie
  • Elaboration et validation des outils de collecte de données
  • Temps de déplacement
  • Temps de travail terrain
  • Collecte de données selon la méthodologie arrêtées (Entretiens avec les parties prenantes, visites de sites et focus groups, administration de questionnaires d’enquête)
  • Temps de traitement et d’analyse des données
  • Traitement et analyse des données
  • Rédaction du rapport provisoire
  • Temps des restitutions des de résultats préliminaires de la mission, faisant état des principales
  • Temps pour l’intégration des retours et rédaction rapport final

NB : ce planning est indicatif, il peut être revu en fonction des circonstances. L’évaluateur (s) devra fournir un chronogramme détaillé dans la proposition technique.

6. Composition de l’équipe

6.1. Profil de(s) l’évaluateur(s) recherché

Formation et/ou Qualification :

  • Une formation académique en sciences humaines et sociales (Sociologie, anthropologie, géographie…) ou tout autre domaine pertinent en lien avec l’évaluation de projet (Bac + 4 au moins).

Connaissances et expérience confirmées en matière d’évaluation de projets et de Consultance :

  • 5 ans minimum d’expérience en évaluation de projets humanitaires et de développement
  • Une solide compréhension des méthodologies d’évaluation de projet, des normes et des bonnes pratiques en matière d’évaluation
  • Une expérience démontrée dans la réalisation d’évaluations de projets humanitaires ou de développement, y compris des études de terrain
  • Une expérience précédente en tant que consultant ou expert principal en évaluation, avec la capacité de fournir des services de consultance indépendants
  • Capacités avérées en collecte et analyse qualitative et quantitative
  • Expérience de conduite d’entretiens avec des informateurs variés
  • Expérience en modération de focus groups
  • Maîtrise des méthodes participatives
  • Capacités rédactionnelles et de synthèse

Expérience et/ou capacité à travailler seul et en équipe :

  • La capacité à travailler de manière autonome, mais aussi à collaborer efficacement au sein d’une équipe multidisciplinaire si nécessaire.

Expérience dans le domaine :

  • Expertise technique dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe
  • Une compréhension approfondie des enjeux liés à la réduction des risques de catastrophes, en particulier les inondations, est indispensable.
  • Des compétences techniques pertinentes liées aux domaines tels que la gestion des risques, la planification d’urgence, la sécurité alimentaire, la santé publique… serait un atout.

Expérience dans le Pays et la Région :

  • Une connaissance préalable du contexte au Tchad et des zones de mise en œuvre du projet serait un avantage.

Expérience avec le Mouvement CR/CR :

Une expérience antérieure de travail avec la Croix-Rouge Française, la Croix-Rouge luxembourgeoise ou une connaissance du Mouvement Croix-Rouge/Croissant-Rouge, y compris le CICR, la FICR ou toute Société nationale, serait appréciée.

7. Livrables

  • Note de cadrage de l’évaluation précisant les questions évaluatives et la synthèse documentaire ainsi que la méthodologie finale.
  • Support power-point des principales conclusions et recommandations pour animer les ateliers de restitution interne.
  • L’évaluation donne lieu à l’élaboration d’un rapport écrit en
Chad

location

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